Journée de la non-violence éducative, et si on changeait de regard sur les enfants !
En cette journée internationale de la non-violence éducative, la Fondation pour l’Enfance plaide pour un changement de regard sur l’enfant et sur sa place, pour lutter efficacement contre les violences qui lui sont faites, notamment celles exercées sous couvert d’une visée éducative.
En France, la vision de l’enfant et de sa place dans la société reste problématique. C’est ce qu’explique Joëlle SICAMOIS, Directrice de la Fondation pour l’Enfance : « comparé aux pays nordiques, en France, nous sommes encore dans un rapport de domination de l’adulte, et l’enfant n’est pas vraiment considéré comme un citoyen de droit. »
Une société française empreinte de méfiance envers l’enfant
La France est marquée par une forte culture de la méfiance à l’égard des enfants : nos représentations sociales les dépeignent comme étant capricieux, provocateurs, incapables, cherchant à manipuler l’adulte. Un enfant “bien éduqué” est donc un enfant qui est calme, discret, qui ne fait pas de vague. Nous attribuons ainsi à l’éducation l’objectif d’apprendre à l’enfant à rester à sa place, à ne pas se faire remarquer, à garder le silence face à la volonté et à la parole d’une figure d’autorité.
Cette vision de l’éducation justifie dans notre société la domination de l’adulte sur l’enfant et le recours à la peur et à la coercition, à travers les violences physiques, psychologiques, verbales et affectives.
Ce qu’apprennent les enfants de la violence et de la peur
Depuis une quinzaine d’années, les découvertes et avancées de la psychologie du développement, des sciences cognitives (dont les neurosciences, notamment émotionnelles) et une mise en exergue des mécanismes de l’attachement, permettent de mieux comprendre les besoins fondamentaux de l’enfant et ses étapes de développement.
La satisfaction des besoins fondamentaux de l’enfant est la clé de son bon développement. D’ailleurs, la recherche souligne l’importance de la non-violence des parents et de l’entourage envers l’enfant, sur son développement global et en particulier sur le développement de certaines zones essentielles du cerveau.
C’est là tout le problème des pratiques telles que la fessée, le chantage, la menace, le cri ou encore l’isolement : elles vont à l’encontre de ces besoins (de sécurité, d’affection, de réassurance etc.), et sont néfastes au bon développement de l’enfant. Les conséquences de ces pratiques peuvent être multiples et s’inscrivent à court, moyen et long terme : peur, angoisses d’abandon, troubles de la relation, hypervigilance anxieuse, troubles de l’apprentissage, dépression.
L’établissement de limites, l’apprentissage de l’écoute de l’adulte et du respect de l’autre doivent donc se faire dans le respect de ces besoins de l’enfant, et dans l’intérêt de son bon développement. L’enjeu est d’établir une relation de confiance entre l’enfant et l’adulte : l’enfant écoutera et suivra ce que lui dit l’adulte parce qu’il a confiance.
Vers une nouvelle représentation culturelle de l’enfant en France
La Fondation pour l’Enfance appelle aujourd’hui les institutions, et la société française dans son ensemble, à poser un nouveau regard sur l’enfant : celui d’un individu aux besoins spécifiques, en pleine construction, extrêmement perméable à son environnement, et dépendant de l’adulte pour satisfaire ses besoins de sécurité, d’affection, et pour assurer son développement. Mais aussi celui d’un individu à part entière, détenteurs de droits et compétent, qui mérite, comme les adultes, le respect de sa parole, de ses besoins, de son existence.
Redonnons aujourd’hui aux enfants leur place de citoyens, ouvrons-leur les espaces publics, donnons-leur parole (en public et en privé). C’est en les impliquant qu’ils apprendront, et qu’ils trouveront leur place dans la famille et dans la société.
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