Ce 1er février 2024 au Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, la Fondation pour l’Enfance a révélé les résultats de la 2ème édition de son baromètre mesurant la perception de l’impact du numérique sur les enfants de 0 à 6 ans. Menée auprès de 602 parents et 300 professionnels de la petite enfance (200 sage-femmes et 100 infirmières puéricultrices), l’étude IFOP apporte plusieurs enseignements majeurs.
« Les enfants grandissent de plus en plus souvent entourés d’écrans. Cette surexposition a un impact sur la qualité et la quantité de leurs interactions avec leurs parents, et donc in fine sur leur développement. Il faut amener les parents à faire évoluer leurs pratiques numériques, et leur proposer des solutions concrètes pour accompagner ce changement de comportement. » – Joëlle Sicamois, directrice de la Fondation pour l’Enfance
Tout d’abord, 96% des parents ont conscience que l’usage des écrans impacte le développement de leur enfant. Pourtant, ils ont tendance à sous-évaluer les répercussions de leurs propres pratiques sur ce développement (56%). En conséquence de quoi, leur disposition à modifier leurs comportements pour éviter l’exposition des enfants demeure timide : seule la moitié des parents consent à faire évoluer ses pratiques. Les professionnels de la petite enfance sont nombreux à alerter les risques qui y sont liés : 98% des professionnels estiment que les pratiques numériques excessives des parents peuvent nuire à la relation du parent avec son enfant.
Des risques unanimement reconnus, des pratiques à faire évoluer
Quasiment tous les professionnels interrogés sont témoins de situations où les écrans occupent une place prépondérante dans le quotidien des familles : lors de leurs visites à domicile, 83% d’entre eux constatent que les écrans sont souvent allumés sans que personne ne les regarde. 62% observent souvent des parents qui restent sur leur téléphone pendant qu’ils s’occupent de leur enfant.
96% des parents placent le numérique en tête des facteurs les plus influents sur le développement de leurs enfants. 2/3 des parents interrogés (64%) observent des conséquences négatives (impatience, énervement) liées à l’utilisation des écrans par leur enfant.
La moitié des parents sont également témoins de ces répercussions lorsqu’ils utilisent eux-mêmes les outils numériques à proximité de leur enfant (56%). Parmi eux, 52% rapportent des troubles du comportement, 36% des troubles de l’attention (en hausse de 8 points par rapport à 2022), et 33% des problèmes de sommeil (versus 25% en 2022).
S’engager dans la prévention et l’accompagnement des parents
72% des professionnels interrogés estiment que les parents ne sont pas suffisamment informés sur les impacts du numérique sur le développement du jeune (68%). Ils considèrent par ailleurs que les recommandations faites lors des campagnes sont claires (91%), un sentiment qui n’est pas partagé par la majorité des parents. 2 parents sur 3 estiment en effet que les consignes données sont trop éloignées de la réalité (66%), ou trop générales et donc peu adaptées aux particularités de chaque enfant (64%).
En dépit de la sous-évaluation des risques liés à l’exposition aux écrans des enfants, et de la remise en cause des recommandations qui leurs sont faites, la moitié des parents semblent prêts à revoir certaines de leurs pratiques pour éviter la surexposition de leur enfant, en particulier en instaurant des temps d’activité commun sans écran (56%), en pensant à éteindre la télé pendant le repas (51%) ou en ne consultant pas leur téléphone tant que leur enfant est présent (47%).
La Fondation pour l’Enfance poursuit son engagement sur le sujet et appelle à faire du numérique un véritable sujet de santé publique. Celle-ci doit passer par la diffusion de messages précis et non-culpabilisants sur les bonnes pratiques à adopter pour favoriser un usage raisonné des écrans. La Fondation pour l’Enfance appelle également les entreprises à s’engager dans la prévention et l’accompagnement de leurs salariés sur la question des usages numériques en famille.
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