Alerte plus fréquente de voisins, eux aussi confinés ? communication plus visible du 119 en TV dans des écrans publicitaires plus rares et une audience plus disponible ? Ou forte augmentation des situations de maltraitance perceptible malgré le confinement ?
Il faudra bien sûr mener les études nécessaires sur les raisons de cette situation, mais il est intéressant de revenir dans ce contexte sur les facteurs pouvant renforcer le risque de maltraitance infantile. La précarité, l’isolement, la dépendance à la drogue ou à l’alcool, la grossesse non désirée, le handicap de l’enfant, …figurent parmi ces facteurs déjà bien identifiés sans pour autant constituer des déterminants de la violence parentale. On parle en France plus difficilement du profil psychologique du ou des parents. Ce profil peut pourtant expliquer la différence entre certaines formes de négligence et le passage à l’acte à des violences plus systématiques et régulières (Revue analyse Child Trends Novembre 2014 – USA).
Un parent confronté à des difficultés d’estime de soi, de compréhension des intentions d’autrui, d’anxiété anormale et de régulation émotionnelle (tendance à l’impulsivité) peut, dans certains contextes devenir un parent maltraitant. Comme ces contextes sont variés, il pourrait être intéressant en prévention de permettre à des futurs parents de connaître leur seuil de fragilité sur ce plan. Il n’est pas évidemment question de dépister précocement et de tracer ces profils mais de permettre à chacun de mieux se connaître et de préparer les ressorts de comportement qui permettraient d’éviter la mise en place de systèmes familiaux maltraitants.
La Fondation soutient notamment dans son appel à initiatives le programmes Ces Années Incroyables porté par l’association LE PRADO, qui bénéficie de solides évaluations menées notamment au Canada. Ce programme travaille sur les habiletés parentales et sur les réflexes de comportement pour les parents confrontés à un stress éducatif.